Automne 544 Un juge malheureux
« UN JUGE MALHEUREUX »
Quelques jours plus tard au hasard d’une discussion entre clercs de la cour, les personnages apprendront que le juge Pétrus de Londres a été retrouvé ivre mort dans un bordel et que non seulement la honte frappe sa famille et qu’il risque sa place de juge mais en plus cela l’a rendu malade et depuis il délire. Les clercs poufferont de cette histoire et l’un d’eux en charge de superviser l’enquête dira ouvertement que ce petit juge n’a que ce qu’il mérite à fréquenter la plèbe!
Si les Personnages demandent Sir Keu à être chargé de l’enquête ou interpellent le clerc, ces derniers se déchargeront sur eux de cette tâche ingrate.
En se rendant à sa demeure, les personnages pourront rencontrer son épouse Dame Tyria, effondrée, elle remerciera les personnages avec effusion, leur exprimant combien la communauté les sanctionne de la rumeur courant sur son époux et combien elle apprécie ce geste de la part de quasis inconnus. Son époux est alité et d’après les médecins est victime d’un empoisonnement dû à l’abus de drogues exotiques. Il délire et a de grandes chances de ne pas survivre aux prochains jours si on ne trouve pas l’antidote. Le médecin de famille présent (un vieux médecin romain), affirmera être capable de produire l’antidote, encore faut-il qu’il sache quelle drogue, le juge Pétrus a consommé, surtout que dans les lieux de perdition où il a été découvert (ton désapprobateur)…
A ces mots, Dame Tyria s’enflammera, affirmant que son mari ne fréquentait pas les prostituées et ne consommait pas de drogues et s’il rentrait tard le soir c’était à cause de son travail, à cause de son travail encore qu’il devait se trouver là bas ce soir là et c’est surement un complot d’un de ses ennemis! A deux doigts de la crise de nerfs, le médecin la mettra au repos et demandera aux personnages de ne plus la déranger sauf en cas de bonnes nouvelles.
Alors que les personnages se retrouvent seuls et un peu désemparés, un jeune page les aborde à la sortie de la domus Pétrus. Il s’agit de Marcia Pétrus, la fille du juge travestis en jeune romain. Elle se fera passer auprès d’eux pour Antonus, un jeune écuyer de bonne famille placé par ses parents auprès des Pétrus (Antonus existe réellement mais est âgé de 18 ans et se destine à devenir clerc de justice. Il quittera la demeure des Pétrus ce soir persuadé que travailler pour un juge déshonoré ne pourra que nuire à sa carrière). Marcia alias Antonus affirmera aux personnages qu’eux seuls peuvent venir en aide au juge. En effet, ses amis et alliés préfèrent ignorer la vérité et s’attacher aux apparences et ses ennemis trop nombreux sont plus qu’heureux de sa déchéance. Elle affirmera avoir des preuves de l’innocence du juge mais que personne n’a voulu l’écouter compte tenu de son âge et manipulera les personnages pour qu’ils fassent équipe avec elle, jouant pour cela sur leurs traits de personnalité (Miséricordieux, Juste, Valeureux) ou la promesse d’une récompense…
Elle mentira, affirmant qu’elle servait de serviteur personnel au juge et qu’il n’a jamais fréquenté les prostituées ou consommé de drogues. Elle mentira encore, soutenant qu’il était sur une affaire si importante qu’il la tenait à l’écart pour sa sécurité et qu’en conséquence, l’une des affaires sur laquelle il travaillait doit impliquer celui ou celle qui lui a fait cela…
Sur ces dernières paroles, elle confiera aux joueurs les dossiers des affaires en cours de son père qu’elle a dérobé dans son coffre personnel. Tout au long de l’enquête, elle ne quittera pas les personnages et les aidera à mettre le doigt sur les évidences.
La véritable histoire
Depuis plusieurs années, il existe à Londres un trafic d’esclave. La Bretagne est en effet le seul royaume d’occident à interdire l’esclavage et l’afflux à Londres d’hommes et surtout de femmes pauvres, libres et sans attaches ou famille pouvant s’inquiéter de leur sort rend le trafic d’esclaves facile et extrêmement rentable (il faut compter 1£ pour un enfant, 3£ pour un homme en état de travailler et jusqu’à 7£ pour une fille selon sa beauté). Le réseau récupère donc des esclaves par deux canaux différents:
– Plusieurs auberges de la cité appartenant en sous-main au marchand Kymrique Morel dans lesquels les prix pratiqués attirent les plus pauvres des visiteurs de la cité qui sont drogués et emmenés en esclavage (des hommes pour la plupart) à raison d’une centaine par an.
– L’évêque Gracien de Norwich en Anglia qui sous couvert de leur donner la protection de l’église, envoient les orphelins saxons et les jeunes veuves saxonnes en esclavage (une cinquantaine par an).
Ensuite, les prisonniers de Morel sont stockés dans les caves des auberges sur les quais de Londres et ceux de l’évêque dans un entrepôt sur les quais de la cité de Norwich. C’est la compagnie de transport du marchand romain Calvius Perennus de Londres qui en annexe de son commerce de vin avec le continent embarquent et livrent les esclaves, procurant à sa compagnie un substantiel bénéfice. Un seul des capitaines de la compagnie, un kymrique du nom de Guislain est au courant et participe à ce trafic.
Cependant ce système bien rodé depuis des années a eu un accroc dernièrement. En effet, le capitaine Guislain a récupéré à son bord pour son propre usage Pétra, une prostituée grecque en provenance de France (elle fuyait son maître, un puissant seigneur franc qui l’avait acheté lors d’un de ses voyages à Byzance). Guislain ne lui a rien révélé de son trafic mais la prostituée, ancienne esclave rejoignait justement la Bretagne car elle avait appris que l’esclavage y était proscrit et que les francs y étaient peu appréciés… Elle se rendit donc vite compte que le capitaine participait à un trafic d’esclaves en toute illégalité mais elle garda cela pour elle. Durant le trajet, elle assista à la rencontre entre le capitaine Guislain et l’évêque Gracien en simple robe de bure. Elle ignore son identité même si elle l’a identifié comme un homme d’église. Lui-même à ignoré la jeune femme qu’il était persuadé faire parti du lot d’esclave déjà chargé à bord à Londres. Mais il la remarqua…
Et lorsque Guislain, respectant son accord déposa Pétra à Londres, elle se mit à apprendre la langue et trouva un moyen de subvenir à ses besoins en travaillant comme prostitué dans un bordel de la ville. Mais c’est là, au cours d’une course dans une taverne que quelques jours plus tard, elle tomba sur l’évêque qui cette fois ci n’était pas incognito en robe de bure et la reconnaissance fut réciproque… Il comprit alors qu’elle pouvait le reconnaître et elle qu’il était évêque et qu’il la ferait éliminer plutôt qu’elle ne l’incrimine.
Gracien repartit donc pour son diocèse, chargeant Morel de s’occuper de l’affaire tout en laissant à l’insu de ce dernier son âme damné, frère Tathan pour surveiller l’affaire… Pétra, elle s’était enfuie du bordel mais fut arrêté par le guet en pleine nuit. Après une journée en prison elle fut entendue par un clerc qui ne comprenant rien à son charabia grec allait la faire condamnée simplement pour se débarrasser d’elle lorsque le juge Pétrus de passage dans les prisons pour une autre affaire entendit parler grec. Parlant lui-même le grec, il déchargea le clerc de sa tâche et prit Pétra avec lui, l’emmenant pour l’interroger plus longuement dans son bureau. C’est à ce moment là que les personnages intervinrent dans sa vie.
Après leur départ, il comprit des propos de Pétra qu’un évêque était impliqué et que même si elle pouvait le reconnaître, elle ne connaissait pas son nom. Il l’a mis donc au secret dans une maison lui appartenant et commença son enquête dans la taverne où Pétra avait vu Gracien qui s’avérait être une des tavernes de Morel. Ce dernier vit venir de lui le petit juge et se débrouilla pour l’entraîner hors de la taverne et lui administra une drogue de sa connaissance pour lui faire révéler ce qu’il savait et où se cachait Pétra. Puis abandonnant le juge à une mort prochaine dû à l’overdose, il se rendit à la cachette de Pétra et l’assassina.
L’affaire était donc close sans l’intervention des personnages.
Indices possibles:
– Les tavernes de Morel sont toutes les trois situées sur les quais dans la partie la plus pauvre et la plus cosmopolite de la ville. De plus elles contiennent toutes des caves équipées de fers et un passage discret vers les quais. Toutes contiennent également des doses de la drogue utilisé pour les esclaves et administrée au juge. Dans l’une d’elle, une dizaine d’esclave drogué sont prisonniers.
– Dans la taverne ou le juge a été trouvé, personne ne voudra risquer la vengeance de Morel et de ses hommes de mains en parlant. Cependant une servante plus impressionnable que la moyenne pourra dire aux personnages que le juge avant de quitter la taverne y avait discuté avec le patron, maître Morel qui était parti peu après le juge…
– Morel lui-même s’il est arrêté promettra de tout révéler à condition d’obtenir la vie sauve… Mais frère Tathan l’éliminera quel que soit les actions des personnages avant qu’il ai put incriminer l’évêque. Morel a sur lui une dose de la drogue qu’il a administrée au juge.
– A la maison de Morel, ont trouvera des dates et une comptabilité indiquant que le trafic se faisait entre Londres, Norwich, Paris et Bordeleau (capitale de Ganes) et rapportait en moyenne 400£ par an à raison d’une dizaine de trajet. Le nom du capitaine Guislain et de la compagnie Pérennus sera également identifiable sur un des documents.
– Le capitaine Guislain s’il est interrogé par les personnages tentera de s’enfuir et s’il n’y parvient pas sera tué par Tathan avant de révéler quoi que ce soit de compromettant pour l’évêque.
– Calvius Pérennus avec la morgue d’un riche et puissant marchand romain niera tout et affirmera qu’il s’agit d’une action individuelle et isolée de l’un de ses capitaines.
– Sur le cadavre de Pétra, les personnages pourront retrouver une boucle d’oreille ensanglanté perdu par Morel au cours de sa lutte avec Pétra.
– Au bureau du juge, l’un des clercs a été chargé d’emmener Pétra au logement possédé par le juge. Il hésitera à parler pour ne pas ternir la réputation de son patron qu’il apprécie…
Autres affaires sur lesquelles travaillaient le juge et autant de fausses pistes
– Affaire Colède
Un marchand de chandelles, Colède, accusé d’avoir défenestré sa femme. Il croupit actuellement en prison. D’après l’enquête, sa femme avait un amant, il l’avait appris quelques jours auparavant et les disputes étaient fréquentes. Un voisin, un charron du nom de Brenwal affirme avoir vu Colède pousser sa femme de sa fenêtre. Un autre témoin affirme l’avoir vu rentré ivre mort dans la maison peu avant la mort de sa femme. Il s’agit d’un enfant et il se trompe, il a vu Colède rentrer dans la maison en titubant sous le choc d’avoir vu sa femme morte sur le pavé… En fait le tueur est l’amant qu’elle avait décidé de quitter et qui se révèle être le voisin qui accuse Colède…
– Affaire Marinus
Un boulanger romain, Marinus est accusé de tricher sur le poids du pain. En fait sa balance est tout simplement faussée à cause de la chaleur du four.
– Affaire Trent
Trent, un malandrin de la cité à été arrêté en possession de champignons hallucinogènes. Il a négocié avec le juge une peine réduite à condition de donner les noms de son fournisseur et de ses clients. Il s’agit d’un petit trafic sans importance mais la présence de stupéfiants pourrait pousser les personnages à s’y intéresser.
– Affaires Pétra
Une prostituée greque du nom de Pétra a été arrêtée par le guet pour racolage dans les quartiers de l’église (zone autours de la cathédrale ou le commerce du corps est interdit…)
Le témoin est aux arrêts en attente de comparution. En fait après vérification, le juge la fait sortir pour interrogatoire et ne l’a jamais fait revenir…
Conclusions
Le juge Pétrus grâce à la découverte de la drogue pourra ingérer l’antidote qui en quelques jours le remettra d’aplomb! Il poursuivra alors son enquête mais elle ne débouchera sur rien, Tathan ayant effacé les traces…
Il conservera son estime et sa reconnaissance aux personnages qui se seront fait un puissant ennemi en la personne de l’évêque Gracien qui grâce à eux vient de perdre sa principale source de revenu… Calvius Pérennus s’il est toujours en liberté, effrayé d’avoir sentis le souffle de la justice, prendras par contre ses distances avec l’évêque et refusera de poursuivre le trafic… Pour l’instant car les revenus de sa maison marchande privé de ce confortable à coté vont s’effondrer…
Marcia reprendra sa place de fille de maison mais si l’un des personnages lui a proposé de devenir son écuyer ou si elle a lié un Amor avec l’un d’eux, elle montera une histoire à ses parents en se faisant soit disant envoyé chez une parente éloignée pour ensuite s’enfuir et rejoindre le chevalier pour le servir comme écuyer.
Si les personnages parlent à Pétrus de Marcia/Antonus, il sera surpris de ce qu’il apprendra mais avec sa foi en l’être humain ne les contredira pas, persuadé que le jeune homme aura fait cela pour se racheter avant de quitter leur demeure…
Gloire : 50 points pour avoir sauvé le juge Pétrus, 50 points supplémentaire pour avoir démanteler le trafic d’esclaves.